L’éveil

L’expérience transformative que j’ai vécue depuis bientôt 2 ans, mais qui en réalité a été à l’oeuvre pendant toute ma vie, avec plus ou moins de puissance m’a soufflé son nom : l’Eveil. Nommer ce que l’on vit n’est pas simple, j’ai d’abord cru traverser un effondrement, puis une dépression et enfin ce mot qui vient avec la force et l’énergie retrouvée. Ce mot est le bon, car il évoque à la fois la spiritualité, mais aussi une nouvelle manière de voir le monde, d’entrer en relation avec les autres, de vivre tout simplement.

J’ai compris que la traversée entamée il y a 2 ans est loin de toucher à sa fin, mais son sens, m’apparait de plus en plus clairement et la direction prise est celle d’une réparation intérieure, émotionnelle, corporelle et mentale. Tout mon être a vécu une renaissance et bien qu’étant restée la même, je me sens différente, plus affirmée, plus ancrée, plus complète et en capacité de mieux vivre ce qui m’attend. Ce n’est pas simple de mettre des mots sur l’expérience que j’ai vécue et que je vis encore. Mais j’ai tellement envie de partager ce vécu, de le dire, d’en parler avec d’autres qui sont sur ce chemin à différentes étapes. Certains l’ont déjà parcouru, d’autres comme moi viennent de passer un cap, et d’autres encore sont restés dans le fond de la caverne à croire que le théâtre d’ombre de leur vie est la réalité. Pour tous ceux là, il faudra bien un jour les accueillir, les accompagner dans ces traversées incertaines sur les mers déchaînées de nos expériences psychiques. Que vous soyez en pleine tempête où bien arrivés sur un rivage plus calme, tenez bons, mais surtout …

Lâchez prise !

Mon parcours d’éveil s’est fait dans un ordre un peu saugrenu. En général on vit et on engrange des expériences auxquelles ont vient donner du sens. Ces compréhensions successives et la primauté de l’expérience sur le sens sont le chemin habituel, d’un parcours d’Eveil, un chemin de l’extérieur vers l’intérieur, vers les profondeurs de la conscience. J’ai suivi un chemin différent, j’ai commencé par intégrer le sens, le savoir théorique a précédé tout savoir pratique ou d’expérience. J’avais peur de plonger dans la vie, j’avais peur de souffrir, j’avais même peur de me découvrir. J’ai lu tant de livres qui m’ont ouvert les yeux, qui m’ont guidé, qui m’ont enseignés… je continue de lire et d’y trouver matière à réflexion et à compréhension du monde et de moi même. J’ai compris les structures, les mécanismes, les schémas avant d’en faire la moindre expérience. J’ai cru pouvoir m’épargner la souffrance de vivre ainsi, tirer simplement les conclusions sans jamais pratiquer.

L’EVEIL n’est pas mental, c’est une renaissance complète à la fois physique, émotionnelle, sensorielle, intellectuelle, vitale. L’éveil ne peut advenir sans l’expérience de la douleur et de la perte, sans une rencontre avec l’ombre, l’inconscient, la mort (réelle ou symbolique). La traversée du voile ne peut se faire sans une destruction, une perte, un effondrement de ce que l’on croit être, de cette image de nous à laquelle on s’agrippe comme un radeau dans la tempête, à cette illusion de force et de maîtrise qu’on nomme l’EGO. J’ai du passer par le corps, par le physique, car mon mental aussi savant qu’il pouvait l’être était complètement bloqué. C’est donc l’effraction du corps, des sensations, l’ouverture en deux qu’à provoqué la névrite vestibulaire et puis ensuite la fracture du poignet. Je me suis faite ouvrir comme une huître, fracturée mais pas détruite, afin de découvrir qu’à l’intérieur le mollusque que je pensais fragile, avait des muscles d’une puissance inattendue. Accepter de montrer sa fragilité, de la mettre en avant même, de l’exposer à soi et aux autres, dire sa peur et ses souffrances, mettre des mots sur l’expérience de vivre pour guider les autres dans les méandres de leurs parcours.

Nous ne sommes pas 
ce que nous croyons être. 

Je est un autre, et me voilà libérée, sautant de joie à l’idée de n’avoir plus rien en commun avec ce Moi pesant, exigeant, parfois dictatorial. La légèreté ressentie après cette découverte, l’expérience de la joie est tout simplement le signe que je suis bien sur le chemin d’une nouvelle façon de percevoir la vie. Trouver enfin une forme de paix et d’équilibre qui n’est pas figé, mais à reconstruire sans cesse dans un dialogue infini avec soi même. L’éveil n’est pas un aboutissement, c’est un nouveau chemin qui s’ouvre à nous. Tout comme la mort n’est pas une fin en soi, elle est un passage vers un autre état d’être, vers un parcours qui continue car notre expérience touche à l’infini ! J’ai fêté mes quarante ans en début d’année, j’ai eu la sensation d’un basculement dans une nouvelle étape de ma vie, un avenir plus riche, dans lequel l’expérience de vivre ne m’effraie plus, mais va me permettre d’apprendre, de ressentir, de me (re)construire avec l’idée qu’il existe des dimensions multiples de notre être et de notre réalité. La certitude que rien ne nous limite autant que nos croyances, notre égo et nos peurs. L’envie de partager avec d’autres ce chemin d’apprentissage, ces nouvelles sensations, cette force qui nous anime tous.

Photo Marie Wasser

Merci a Stephan Schillinger de s’être trouvé là, au bon moment pour moi « Par un curieux hasard » car ses mots m’ont aidé à comprendre ce que je ressentais confusément. Un grand Merci à Aurélie A. de me l’avoir fait découvrir. Merci à tous ceux qui m’accompagnent dans ce parcours d’éveil : Charles, Aude, Laure, Emmanuelle et tous les autres… Merci aux rencontres étonnantes vécues depuis plus d’un an, aux synchonicités et aux couchers et levers de soleils qui continuent de me bouleverser. Merci aux plantes et à leur enseignement.

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