L’injection contradictoire

Depuis quelques années, en gros depuis que j’ai fais des études d’audiovisuel et que j’ai appris à analyser et décrypter  les images et messages dont nous abreuvent le cinéma, puis la télévision, la publicité et maintenant Internet, je suis sensible aux caractère faux, voir contraire de la plupart des messages que nous recevons.  Pourquoi les publicités pour des produits agro-industriels nous ventent le côté  « naturel » de leur produits (voir les pubs Herta), idem pour les shampoings, et je ne parle même pas des pubs innombrables de voitures qui vous vendent la liberté, la joie, et l’écologie (tout l’inverse des réjouissances liées à la possession d’une voiture).

Aujourd’hui ce sont les discours et injonctions de nos gouvernements qui recèlent des contradictions innombrables et dans lesquelles, on fini par inverser toutes les valeurs, à l’image de l’oeuvre d’Orwell 1984.   Il faut s’isoler pour « être ensemble »…   Se masquer pour  » se retrouver »… se faire vacciner même si on ne cours aucun risque (du fait de son âge) et surtout « pour protéger les autres »…  Les injonctions contradictoires créent des tensions dans nos têtes et nous amènent à ne plus pouvoir discuter de quoique ce soit, puisque les « camps » s’établissent en pour et contre irréconciliables.

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Souvenirs des luttes antérieures qui déjà clivaient et portaient leur lot de mensonges.

Vous entendez aussi dans les médias, les informations anxiogènes sur le climat, l’état de notre société qui se délite, la pauvreté et la précarité qui gagne peu à peu du terrain… Par ailleurs, on nous incite à reprendre la consommation à outrance au mépris de la planète, à diaboliser les fakes news et le complotisme  bref tout ce qui ne relève pas de la doxa (pensée majoritaire dominante) et à profiter de la hausse des prix de l’immobilier pour vendre toujours plus cher des biens qui ne permettent plus aux gens (et certainement pas aux plus modestes) de se loger.  Il faut donner aux associations alimentaires ou autres, mais ne pas critiquer les mécanismes de répartition sociale qui sont lentement mais sûrement démantelés (voir la réforme de l’assurance chômage et des retraites).

Je suis fatiguée de cette société qui marche sur la tête, de la façon dont on a réussi à faire perdre la tête à plus d’un dans cette période de grand chamboulements.  Ma bouée de sauvetage, mon îlot de bon sens et de joie en ce moment s’appelle Reinfo covid, c’est un collectif de médecins et scientifiques qui ont à coeur d’informer le public le plus complètement possible et leurs conclusions vont  parfois contre courant des injonctions gouvernementales.  Ils font un énorme travail d’éducation populaire, de partage de leurs sources et modes de calculs, ce ne sont pas juste des « complotistes » qui dénoncent, mais ce sont des gens en lutte qui résistent avec les armes de la raison, de la bienveillance et du  partage de  leur savoir et compétence.  Leurs vidéos sont régulièrement censurées, et pourtant leurs voix dissidentes sont d’une grande modération laissant toujours la porte ouverte au dialogue et à la discussion.  Il sont ma bouée de sauvetage, quand je regarde leurs lives le jeudi soir, je me dis qu’ils ont un rôle essentiel et je sais qu’ils sont suivis par un grand nombre de personnes, mais pas la majorité, car leur discours tombent dans le grand chaudron des « discours alternatifs » aujourd’hui qualifiés de complotistes où ils se mêlent à l’immense gloubi boulga du tout et n’importe quoi le plus sensationnel.  Eux ne font pas dans le sensationnalisme ni dans l’émotion, ils ont cette ligne fine de chercher à faire entendre une vérité qui dérange, ils remettent du sens dans ce que nous vivons (eh oui le covid se soigne et n’a pas besoin d’une vaccination mondiale et générale) ils font apparaitre le non sens des choix politiques actuels, ils tentent de lutter contre ces discours majoritaires relayés par les médias et les écouter fait percevoir l’écart entre les injonctions contradictoires que nous subissons et un discours de vérité  qui ne demande qu’a apaiser des tensions créées de toute parts.  Ils pratiquent la communication non violente, ils sont sur une ligne claire et sont ouvert à la discussion sans dogmatisme.

DSC00122La dernière vidéo en date se trouve sur Facebook, elle date de dimanche après-midi et c’est un modèle de modération, invitation à résister dans le respect de l’autre et la non violence.  Leur message est de plus en plus de garder l’ouverture au dialogue, malgré les vécus et ressentis qui peuvent nous séparer.  Je crois que ce message d’ouverture à l’autre est essentiel.  J’ai vécu avec certaines personnes l’incompréhension, je sais aujourd’hui que mon point de vue et mes choix ne valent pas plus que ceux d’un autre, c’est pourquoi je ne cherche pas à les imposer ni même à les diffuser, ils sont tout simplement juste pour moi.

La névrite des dernières semaines m’a appris que le point de vue est essentiel et que nous avons chacun la force de créer le monde qui nous entoure, de l’influer non pas en ralliant les autres à nos vues, mais en étant conscient de nos propres biais de perception et de la puissance de ces perceptions.

Je lis en ce moment un petit livre de Christiane Singer intitulé « Du bon usage des crises » dans ce livre à chaque page je trouve des clés et des éléments qui me parlent. Elle raconte cette anecdote d’un employé des chemins de fer qui nettoyant un wagon frigorifique s’est fait enfermer dedans un vendredi soir et convaincu qu’il allait passer le weekend dans le froid, il en est mort. Cependant quand on l’a trouvé le lundi matin, on a aussi découvert que le frigo n’était pas allumé et que l’homme était mort de se croire en train de geler dans ce wagon.

Je cite la conclusion de Christiane Singer « Nous vivons et nous mourons de nos images, pas de la réalité.  La réalité ne peut rien contre nous.  La réalité n’a pas de pouvoir contre nous.  C’est la représentation que nous en avons qui nous tue ou qui nous fais vivre. Imaginez le contraire, imaginez un employé des chemins de fer enfermé dans un wagon frigorifique branché mais qui survivrai en visualisant le soleil tout un week-end. C’est aussi possible.  Bien sûr que c’est possible et c’est ce que nous avons à faire dans cette société, où nous mourons de froid, où nos coeurs meurent de froid.  Le pouvoir de l’aspiration du négatif est quelquechose d’extraordinaire.  C’est un puissant aspirateur.  Et pourtant la même force est à notre disposition dans la ferveur.  »  Le livre date de 1997… remplacez « pouvoir du négatif » par « peur » et « ferveur » par  « résistance », nous y voilà !

4 Comments Write a comment

  1. Salut Caroline, je te lis irrégulièrement, mais avec plaisir. J’apprécie la clarté de tes propos. Tes billets m’apaisent – je me sens moins seule devant la brutalité moyenne. Merci de prendre le risque de t’exposer.

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    • Merci Karine, j’essaye de transmettre ce qui me travaille et de faire ma part aussi modeste soit-elle. Je n’ai pas peur, je ne crains pas grand chose, mais tes retours et ceux des autres m’encouragent à poursuivre.

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