Chaque année au moment du solstice d’hiver et aussi au moment su Solstice d’été, je ressens que ces grands passages du temps, ces basculements de l’ombre vers la lumière et inversement sont plus puissants si on les accompagne consciemment.
Cette année, je me dépouille, je m’allège et j’affronte ma peur de la solitude et de l’inconfort.
Mais surtout je met à l’épreuve ce que j’ai nouvellement découvert en moi : la foi. Qu’est-ce que la foi ? Je dirai que c’est la confiance dans la vie, l’idée que l’on peut se reposer sur une intelligence plus grande que la notre afin de nous aider dans les moments de doute, afin de nous guider et de nous accompagner. Cette intelligence peut être qualifiée de divine, elle est pour moi naturellement présente et partagée entre tous, mais il faut volontairement choisir de s’y relier, de lui faire confiance, c’est ça la foi.
La foi est donc un choix (même si ça peut venir en réponse à un appel) c’est le choix de la confiance plutôt que la peur, de laisser-faire plutôt que tout contrôler. C’est l’idée que nos intentions sont créatrices, qu’elles peuvent se manifester dans le réel, mais rarement de la manière que nous avions prévu, donc c’est accepter de voir la magie, les miracles, les synchronicités. La foi c’est un regard souriant porté sur le monde et la réception en retour du fait d’être porté, soutenu, guidé, aidé. Tous ces mots, tous ces concepts peuvent être présent dans nos vies sans qu’on les voit, sans qu’on les accepte. A partir du moment où l’on entre dans la foi, on découvre ce qui a toujours existé autour de nous, mais avec un regard différent, celui de la croyance en un principe supérieur négentropique : c’est à dire un principe supérieur qui favorise l’organisation naturelle des systèmes et leur homéostasie (c’est à dire leur régulation naturelle). Pour le dire plus simplement je parle ici de l’équilibre naturel de la vie. Si l’on part du principe que la nature, le monde, l’infiniment grand et l’infiniment petit fonctionnent selon ces principes, il suffit d’avoir la foi et de faire confiance.
Alors oui mais que dire des guerres perpétuelles, de toute la noirceur du monde, de tout ce qui nous divise à titre individuel ou collectif ? Comment peuvent-ils encore exister dans ce système si parfait ? Eh bien je suis convaincue que tous ces maux existent grâce à nous, car dans notre volonté de faire, dans notre soif de contrôle, dans notre croyance d’avoir prise sur le monde, nous détruisons tout (y compris nous-même). Notre ego, gonflé comme une baudruche, nous amène à nous croire maîtres du monde, au dessus du règne animal et végétal, au lieu de rester en lien, on s’arroge les pouvoirs de décisions sous prétexte le prétexte d’une intelligence et d’une science qui s’oppose à notre essence et à la vie. Quand nous n’étions que des peuples primitifs, l’orage, la pluie et le vent étaient des menaces, nous étions à notre place. Aujourd’hui nous sommes la plus grande menace pour la vie, nous nous prenons pour Dieu et jouons à décider de tout. Or sans rapport au divin, sans trouver la foi en soi, je ne pense pas que nous pourrons, avec l’aide de la technologie, sauver nos âmes.
En ce jour du solstice, je ressent que la nature nous amène à passer de l’ombre à la lumière. De la peur à la foi. Il faut croire que la lumière reviendra, rien de tangible ne nous l’indique encore et pendant des jours l’ombre va rester là. Mais comme à la fin de l’expiration une nouvelle inspiration toujours renaît (sinon vous êtes morts) la lumière ne peut que devenir, et la foi nous aider à trouver le lien aux autres et surtout à ce qui nous dépasse tous. Le Mystère. La vie. Dieu.