J‘avais évoqué précédemment une petite victoire sur la procrastination et mon syndrôme d’exigence élevée qui m’empêche toujours d’écrire, l’envoi d’un petit texte sans enjeu à la revue Chemin Faisant. Eh bien c’est fait, la revue est sortie et mon texte figure en bonne place dans ces feuillets ivoire.
Samedi soir, je me suis rendue à la fête de lancement du dernier nouveau numéro de Chemin Faisant autour du thème « Menu de nuit ». Dans le bric à brac des ateliers partagés de la Chiffone Rit, j’ai pu apprécier à nouveau l’univers éclectique et magique des créateurs de cette revue.
Chemin Faisant c’est une histoire de transmission entre parents et enfants, c’est ce qui m’a plut dans ce projet. Une transmission de l’art, de la liberté et d’une utopie des mots libérés de tout carcans qui s’entrechoquent aux photos aux dessins, aux installations éphémères, aux sons plutôt hypnotisant du groupe C’est Bien Ben. Avec un dessin réalisé pendant le concert.
Ce qui m’a le plus touchée lors de cette soirée, ce sont les quelques retours sur mon texte « Mes nuits par le menu ». En effet en discutant avec l’équipe, j’ai été très surprise de leur enthousiasme et eux-mêmes se sont dit surpris de la liberté de ton du texte que j’ai envoyé. En effet ce menu de nuit, m’a inspiré un texte à la fois culinaire et cul, les deux vocables me semblant toujours s’interpénétrer.
Quand j’ai écrit ce texte, je l’ai d’abord beaucoup pensé, retourné, mis en bouche et les mots sont venus d’un coup, simplement dans la joie d’écrire libre. Puis je l’ai lu, relu, corrigé, légèrement amendé. J’ai commencé à le juger, commun, pas aussi bon que je l’aurais souhaité. Je me suis dit que c’était tellement peu original qu’il serait sans doute recalé, pour sa médiocrité. Pourtant certaines phrases me semblaient satisfaisantes et pour elles, j’ai fais le choix de l’envoyer, vite avant de le regretter. Quelques semaines plus tard, un mail m’informait qu’il serait publié, j’en ai été touchée, rassurée et presque surprise.
Là encore mon démon intérieur, l’Exigeant Paravent (E.P) tentais de scier en douce la branche de l’arbre sur laquelle je grimpais. Son travail de sape m’a poussé à ne plus relire le texte, le laissant abandonné dans un coin. Samedi soir, quand j’ai reçu ces compliments venant de gens que je ne connaissais pas et qui n’avaient d’autre motivation que de me dire ce qu’ils en avaient pensé, j’ai décidé de le relire. Finalement, la musique des mots m’a reprise, et je suis heureuse de cette première publication. Un petit extrait ci-dessous.
Au menu de mes nuits, il y a en guise d’amuse-bouche des coquelicots fardés, lardés de barde grasse et de barbe mangés. A la langue de veaux débitée en tronçons, je préfère l’escargot au beurre d’ail. Gastéropode que l’on tire de sa coquille à l’aide d’un petit pic dont les pointes fourchues viennent me chatouiller la plante des pieds.
Mes derniers textes publiés l’ont été dans le journal du collège il y a presque 20 ans, ensuite j’ai écrit dans plusieurs blogs, et j’ai créé un magazine de tricot en ligne. Je passe mon temps à écrire et pourtant, qui me lit ? J’écris pour juger les autres, C’est mon travail… Comment dans ces conditions me libérer ce de juge si exigeant ? Sans doute en écoutant vos retours. Si ce premier texte vous intéresse, je vous invite à découvrir la revue Chemin Faisant en vente à Bordeaux à la Machine à Lire (tous les points de vente). Merci à toute l’équipe pour leur confiance et leurs encouragements, je serai au RDV du prochain numéro « Douze ». Bonne lecture à tous et n’hésitez pas à me dire ici ce que vous en avez pensé.
Bravo Caroline pour cette publication. Le petit extrait ci-dessus donne envie d’en savoir plus et d’aller à la machine à lire découvrir cette belle revue!