En ce seul jour de l’année qui n’est pas phalocentré, qui commémore les petites et grandes victoires pour l’égalité des sexes (pour mémoire ma grand-mère paternelle n’a eu de compte bancaire à son nom qu’à la mort de son mari). Je souhaiterai avoir une pensée pour les hommes, pas tous les hommes, mais ceux qui luttent aux côtés de leur compagne ou de leurs amies afin de faire valoir leurs droits. Une pensée pour les hommes qui font l’effort de comprendre et respecter ce qui fait nos différences. Une pensée pour les hommes qui ne se sentent pas menacés par les femmes, qui aiment leur force, leur courage, leur détermination. Une pensée pour les hommes qui ne fuient pas pendant les règles qui ne cherchent pas que la jeunesse, mais aussi la sagesse. Une pensée pour les hommes qui s’effacent un peu pour nous laisser la place, non par galanterie crasse mais par modestie naturelle.
Pourquoi les adjectifs : sensibles, délicat, méticuleux, doux, polis, sage, gentils, discret, coquet, précieux, prudent et même féminin seraient dévalorisant pour les hommes alors qu’ils sont le plus souvent considérés comme des qualités pour les femmes.
A l’inverse les qualificatifs : fort, sauvage, courageux, intrépide, intransigeant, à poigne, brutal, énergique, sans limite, forte tête, et même viril sont réservés aux hommes dans leur acceptation positive, si l’on qualifie une femme ainsi c’est dévalorisant.
Bref le lexique ne nous aide pas, les mots que l’on entend depuis l’enfance non plus « arrête de pleurer comme une fille » dit-on aux petit garçons tandis qu’on reprochera aux filles leur souillure et les vêtements déchirés d’avoir joué dans les bois.
Pourquoi la journée de la femme ne serait-elle pas plutôt la journée des qualités féminine qui peuvent tout aussi bien s’appliquer aux hommes sans les dégrader ni les affaiblir dans leur masculinité ? J’aime les hommes sensibles, ceux qui savent montrer et exprimer leurs sentiments, j’aime qu’ils soient dans l’incertitude et qu’une présence autre les rassure, j’aime penser que je suis un chevalier et les voir comme des princesses en détresse, parfois les rôles s’inversent. J’aime jouer au jeu du féminin et du masculin, mais sans en être prisonnière, sans me sentir enfermée dans le corset trop serré. J’aime cuisiner et m’occuper de la maison, mais si on me dit que c’est mon rôle, je peux vite ruer, car ce n’est pas le cas. J’apprécie de vivre avec un homme qui est prêt à partager les tâches ménagères, mais aussi les travaux… Il n’est pas facile aux hommes de trouver leur place en ce monde, et pour nous les femmes si nous voulons le pouvoir il est a portée de main aujourd’hui, mais il est surtout inaccessible dans nos têtes, dans nos représentations et les limites que nous nous mettons.